Il y a des proximités qui sont de l’ordre de l’évidence. C’est le cas pour ces deux Déléguées aux relations extérieures de la Carsat Normandie. « Je commence Mymy ? » propose Fabienne Girardin à Myriam Ancinon pour débuter l’entretien. À partir de cet instant, l’une complétant l’autre, elles racontent ce formidable projet, comme s’il s’agissait d’un roman d’aventure.

Une longue préparation

Tout a commencé en 2019. Après un tournant dans sa vie personnelle, Fabienne, qui a couru les terrains de foot pendant 15 ans mais qui avait été détourné du sport par le rythme du quotidien, a besoin d’un challenge. Ce sera le Raid Amazones, seul raid 100 % féminin où les participantes se retrouvent dans un pays pendant 5 jours afin de concourir dans plusieurs disciplines et promouvoir une association de leur choix. Pour relever ce défi sportif et solidaire, Fabienne a besoin d’une alliée de confiance, elle pense donc naturellement à sa collègue Myriam, « coureuse du dimanche » comme elle se définit elle-même, qui accepte sur le champ.

Débute alors une course contre la montre qui devait durer 1 an mais qui en durera 3, covid oblige. Rencontres d’entreprises, démarchages de potentiels sponsors, collectes de dons et bien sûr… la prépa. Tout était bien orchestré : les entrainements de course à pied chacune de son côté, et la préparation aux épreuves de VTT, de run and bike et de canoé, sur les eaux froides des rivières normandes, ensemble le week-end. Comme employeur supporteur, la Carsat Normandie a aussi voulu participer à ce grand défi en les aidant sur la communication du projet (création d’un flyer pour chercher des fonds, ouverture d’une page Facebook…).

Un challenge sportif, solidaire et personnel

Puis arrive enfin ce fameux mois de mars 2022 et le jour où ces deux collègues ont traversé la planète, direction le Sri Lanka, pour aller mouiller le maillot et porter haut les couleurs de l’association Les Neztoiles. Cette dernière intervient notamment dans les unités de cancérologie, de gériatrie ou de soins palliatifs des hôpitaux afin d’apaiser les patients via diverses techniques de bien-être. « Je n’avais jamais fait un aussi grand voyage » confie Fabienne, qui semble encore tout étonnée d’avoir franchi le pas.

Sur place, on est loin des vacances du comité d’entreprise : les épreuves ont lieu tous les jours et dès 6h le matin pour espérer pouvoir affronter les températures déjà chaudes à cette heure-là. Mais jour après jour, malgré les douleurs des corps qui ne comprennent pas, malgré les difficultés et les doutes qui en résultent, elles ont relevé ce grand challenge sportif, solidaire et aussi personnel. « Je n’aurais jamais réussi sans Fabienne, elle m’a donné de la force » avoue Myriam, avant de souligner combien ce projet lui avait faire prendre conscience de l’importance du mental et de « croire en soi quoi qu’il arrive ».

Une fierté partagée

Deux années après, les sourires sur leurs visages témoignent encore de leur fierté partagée autour de cet engagement sportif. Il ne faudrait pas trop les pousser pour qu’elles repartent dans cette aventure, à condition que le duo se reforme précisent-elles, presque en cœur. Aujourd’hui, il reste les médailles, les souvenirs et le bonheur humble d’avoir pu faire rayonner le nom des Neztoiles à l’autre bout du Monde.

Cet été Myriam et Fabienne ne louperont pas une miette des compétitons d’athlétisme et de judo aux Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, une manière, peut-être, de ressentir à nouveau cette adrénaline et cette conviction qu’en équipe, rien n’est impossible.